Après le déplacement à Nîmes, une idée revient en tête de certains à la suite d'une photo prise par Othman : s'inspirer des ombres sur la bâche pour en faire un tifo. Rdv est pris dès vendredi pour matérialiser tout cela, on se retrouve à quelques uns au local et direction un gymnase pour commencer le fonds bleu et rouge. Sous la direction de Yaya et Chatouf, la base est posée mais on manque ensuite de matos pour continuer le boulot. L'heure tourne et une partie va faire les courses "tifos" mais le gymnase doit fermer ses portes et on se retrouve à la rue. Ce n'est que partie remise et on se donne rdv le samedi après-midi pour continuer ce qui devait être à la base porté sur des grands mâts. Or, malgré plusieurs appels de Yaya, personne de la mairie ne peut venir nous ouvrir le gymnase et on ne peut continuer le tifo car le fonds bleu et rouge y est resté

On décide donc de se retrouver au local et de faire autre chose ; cela tombe bien, il y a des drapeaux à terminer de peindre. Un atelier peinture se met en place et le "on est Caen batard" prend forme et sèche rapidement sous le soleil radieux. De fil en anguille, une autre idée de drapeau germe : faire un drapeau en ombre ! Simon se propose d'être notre modèle et il s'installe sur un drapeau immaculé, Yaya et Mélanie s'en donnent à cœur-joie et l'aspergent de peinture

Le résultat est loin d'être dégueulasse et on continue sur notre lancée en rajoutant çà et là des petites touches de peinture. Le reste est à l'avenant et l'emplacement de Simon sur le drap est rempli de peinture noire. Après ces délires artistiques, on se donne rdv le jour du match pour finir le tifo.
En ce lundi, on est quelques uns, au début, à se retrouver au gymnase qui est enfin ouvert. Petit à petit, jeunes et moins jeunes nous rejoignent pour faire la partie la plus délicate : la mise à l'échelle du dessin et son transfert sur la voile. Mélanie s'y reprend à deux fois dans ses calculs pour ne pas faire d'erreurs. Puis le traçage est effectué par Yoann avec l'aide de Johanna dont ses cours de maths au collège lui serve pour certains calculs

Mélanie se charge des premiers personnages puis c'est la pause s'impose et on organise un petit barbecue à l'arrache. On reprend car l'heure tourne et il faut que tout soit terminé pour la fin d'après-midi. On a la visite d'une Antilope (ça faisait un bail en prépa) qui est plus ou moins en télé-travail et qui a décidé de filer un coup de main. Je m'occupe de tracer un autre personnage puis je lance aux jeunes le défi de s'y mettre. Ils sont réticents mais avec Mélanie on insiste et Clément décide de se lancer. De toute façon, on leur confie qu'on a tous fait des erreurs mais qu'elles sont rattrapables et qu'il ne faut pas avoir peur. Sous la direction de Mélanie, Clément prend de la confiance et trace son personnage; puis c'est au tour de Simon de s'y atteler. Mais les autres ont peur de tracer et de faire des erreurs et Mélanie reprend le marqueur pour terminer les derniers personnages. De temps à autre, on prend du recul pour voir le rendu et on corrige au fur et à mesure. Alors qu'on est sur le point de terminer, on voit trois policiers municipaux débarquer qui nous demandent ce qu'on fait là. En effet, le gardien du gymnase s'étant absenté, il a réactivé les alarmes et l'une d'elles s'est mise à sonner ce qui a déclenché une alerte auprès du QG de la PM. Après une courte explication de Yaya, les policiers voient bien qu'on ne squatte pas le gymnase et qu'on prépare quelque chose en lien avec le match prévu le soir. On rend le gymnase propre et on charge le tifo dans une camionnette. Les personnes ayant participé à la prépa se retrouve au Beau-site, un bar longtemps fréquenté par les supporters du temps de Venoix, pour se désaltérer avant la mise en place du tifo. On y croise 18cher sur son chemin vers le stade.
Mais l'heure tourne et on se dirige vers notre chère tribune, que ça fait du bien d'y retourner. La sécu est en retard et on patiente au bas des marches en tapant la discut' avec Finouf du club. Puis c'est l'ouverture des portes et la première chose à faire et de remettre la table de vente en place (elle avait été déplacée contre la grille de la tribune Caen) puis une équipe s'occupe d'aller scotcher la phrase accompagnant la voile à l'étage. Une autre se charge de faire la bâchage sur le grillage. Autour de la table de vente, c'est l'effervescence car tout est déballé pour faire un état des lieux de ce qui nous reste (et on a encore beaucoup de matos d'hiver

). La voile est ensuite déployée et centrée et les drapeaux sont disposés tout autour pour avoir le meilleur rendu possible. En moins d'heure, on a réussi à tout faire, comme quoi on peut être efficace quand tout le monde est occupé. Une grosse partie rejoint les jeux où se retrouvent un grand nombre de supporters. Autour du stade, il y a déjà beaucoup de monde ; il y a même la queue à la brasserie Malherbe. Les stands de bouffe ne désemplissent pas et des lignes commencent à se former autour des guichets alors que le mach n'est que dans 2h ! Le club avait annoncé l'ouverture des portes à 19h15 mais force est de constater qu'il y a du retard à l'allumage avec la nouvelle boite chargée des contrôles. Le match est dans moins d'heure et l'esplanade est noire de monde, les files d'attente s'allongent à vue d’œil. A la porte n°5, ça coince particulièrement et les stadiers sont obligés d'aller voir ce qu'il se passe : il n'y a qu'une seule personne à vérifier les abonnements et elle galère la pauvre ! Il y a beaucoup d'impatients qui étaient tentés de passer outre le contrôle. De ce côté-ci, il y a de l'amélioration à faire. Pour l'anecdote, mon abo n'a pas été scanné dans la tribune Caen, la personne a juste vérifié que j'étais dans la bonne tribune, idem pour mon neveu dont elle s'est contentée seulement de déchirer légèrement le billet qu'il avait imprimé
Dans le stade, la tribune Borrelli est celle qui se remplie le plus rapidement, les autres ne sont pas en reste et en tribune Caen, c'est déjà le bordel au niveau des buvettes qui sont prises d'assaut créant des problèmes de circulation au sein de la tribune; encore un point à revoir. C'est donc dans un stade déjà copieusement garni que l'équipe apparaît pour l'échauffement. Les recrues ont dû halluciner de voir autant de monde déjà dans le stade (sûrement plus que dans leur ancien stade pour les matchs, c'est dire). L'équipe est bien accueillie par des applaudissements nourris. On sent flotter une ambiance digne des grands matchs, que quelque chose va se passer pour ce premier match à domicile. Il y a à vue de nez près de 10 000 personnes dans le stade quand les joueurs rentrent au vestiaire et dehors les files d'attente serpentent sur l'esplanade; beaucoup ne verront pas le coup d'envoi.
A 5 minutes du début de la rencontre, les deux blocs centraux sont débout, les premiers drapeaux sont agités et la voile est sortie. A l'étage, la phrase "en ombres avec vous !" est déployée et les capos lancent les premiers chants. Et d'emblée, la tribune est très réactive ! A partir de ce moment là, on sent que rien de grave peut nous arriver et qu'on ne peut que gagner

Les joueurs font leur entrée et l'ambiance est déjà survoltée. Dans le parcage, la Horda fait son apparition (avec des allemands de Kaiserslautern) puis la Gruppa quelques minutes après ; ils ont été visiblement retenus dans les embouteillages autour de Caen puis du stade. Ils seront très peu actifs durant le match. Le premier chant est lancé et il dure une petite dizaine de minutes avant de s'éteindre. Les capos relancent de nouveaux chants qui réveillent un peu la tribune car sur le terrain les deux équipes font jeu égal et cela crispe un peu pas mal de supporters. Avec un stade aussi rempli, certains chants sont plus facilement repris par le reste des tribunes et sur un "nous nous sommes les Caennais", la tribune Normandie répond. Il faut un petit temps avant que les capos s'en aperçoivent et décident de laisser le temps à l'autre tribune de chanter avant de lancer la suite du chant. Il est donc repris depuis le départ et les deux tribunes se répondent mutuellement sous les applaudissements de la tribune Caen. Sur la fin du chant, c'est tout le stade qui se met à le reprendre dans une ambiance qu'on avait rarement entendu depuis la descente en D2. On sent vraiment qu'il y a quelques chose de spécial qui est en train de se créer dans le stade. A quelques minutes de la mi-temps, Diani libère tout un stade dans une ambiance de folie et là les chants puissants ne font que s'enchainer jusqu'à la mi-temps.
C'est avec bonheur que cette mi-temps est sifflée, le temps de recharger les batteries à la buvette où de discuter avec les personnes qu'on avait pas vu depuis le mois de mai. En début de seconde mi-temps, on souhaite la bienvenue à deux jumelles d'une membre du staff et un soutien à Serge, un vieille habitué de la tribune. Cette deuxième mi-temps repart sur les bases de la première et la tribune est toujours aussi réceptive au tempo donné par les capos. En tribune Normandie, c'est du même acabit, ça répond de plus en plus sur certains chants et cela va en s'amplifiant dans l'intensité de la réponse. Si on arrive à capitaliser là dessus, la saison risque d'être terrible en terme d'ambiance ! Dans les dix dernières minutes, le stade rentre dans une semi-transe et quasiment tous les chants sont repris à un moment par le reste du stade ! D'autant plus que Metz enchaine les occasions et peut revenir au stade. On fait notre job de douzième homme et nos joueurs assurent sur le terrain en fermant la boutique. L'arbitre soulage tout un stade en sifflant la fin du match. On sent les joueurs exténués par leur prestation et ils se posent quelques temps au centre du terrain en se félicitant. Près de la moitié des tribunes reste en place et attend le traditionnel tour d'honneur. Là aussi, les nouvelles recrues doivent halluciner de voir autant de monde rester après le match. Chaque tribune applaudit chaleureusement nos joueurs (avec les traditionnels gratteurs de maillots qui te crient dans les oreilles

) puis ils se dirigent vers la Borrelli. Elle est quasi pleine en bas et il reste encore beaucoup de monde en haut. Les joueurs sont devant mais le staff est en retrait. La tribune leur demande de rejoindre les joueurs et ils le font volontiers. Puis le chant désormais traditionnel de fin de match "chalalala oh Stade Mallherbe" est lancé, Olivier Pickeu bat la mesure au milieu de staff et se retourne vers les autres tribunes pour les faire aussi participer. Sur la fin du chant, c'est l'explosion : les joueurs sont aux anges, la tribune est en osmose et on a qu'une seule envie : remettre ça au prochain match !
A la sortie du stade, cela continue de chanter dans les coursives, sur l'esplanade. Sur le boulevard, des dizaines de voitures klaxonnent. Quelqu'un d'étranger au milieu du foot pourrait penser qu'on a gagné un trophée. Que nenni, c'était seulement notre premier match à domicile ! Que nous réservent les prochains matchs en terme d'ambiance dans ce cas là ?

Autre indice qu'il laisse penser que quelque chose est vraiment en train de se créer autour du club : en parcourant le centre-ville autour de minuit, j'ai vu plusieurs dizaines de supporters avec leur maillot du club soit attablés à des terrasses, soit à faire la queue dans des établissements de restauration rapide. L'engouement autour du club est de nouveau palpable dans la ville et cela fait du bien.
