Après une nouvelle désillusion à Ajaccio, les matchs se suivent et se ressemblent malheureusement à Malherbe pour cette saison. Quelle position devait prendre le groupe sur la situation ? Après mûres réflexions, c'est l'union sacrée qui est décidée. Une petite délégation devait voir les joueurs avant le match mais elle a été refusée par le club. De souvenir, ce n'est pas la première fois, Dumas ou Garande l'avait déjà refusé au nom du respect du programme d'avant match. Quoiqu'il en soit, un communiqué sort en début d'après-midi pour annoncer la couleur et prévenir le reste de la tribune de ce qui était prévu. On se retrouve à une bonne vingtaine pour préparer la tribune dont énormément de jeunes. Vu qu'il n'y a rien d'exceptionnel de prévu, il s'agit de bien faire le bâchage et de sortir tous les drapeaux et étendards. Le tout est expédiait assez rapidement, on passe le reste du temps à discuter entre nous avant de sortir. Autour du stade, on sent une petite effervescence, rien de folichon mais on a l'impression que les spectateurs sont un peu moins résignés de venir voir le match contrairement aux matchs précédents.
Je n'ai pas assisté à l'arrivée des joueurs pour l'échauffement mais a priori il n'y a pas eu de sifflets. De même, peu de contestation à l'annonce de la composition de l'équipe, juste des applaudissements timides; on est loin de la ferveur qui se dégageait lors de la première partie de saison (et heureusement encore qu'il y a tous les jeunes des clubs invités pour mettre de l'ambiance à ce moment du match). Donc pas d'animation pour ce début de match, juste des chants qui partent plutôt bien. Sur le terrain, les joueurs montrent un autre visage et sont plus offensifs que d'habitude. Mendy se créée une grosse occasion au bout de 5 minute et fait monter l'ambiance d'un cran. On sent que les autres tribunes sont aussi prêtes à jouer le jeu. A bout de 25 minutes, le chant où on s'assoit au préalable est lancé et quelques personnes planquées sous des léopards normands craquent plusieurs fumis donnant un beau rendu. Les chants continuent sur la même lancée et la tribune reste très active, y compris la partie haute qui suit plus que d'habitude j'ai l'impression. Malheureusement Malherbe reste Malherbe et à deux minutes de la minute, la boulette de notre recrue en défense centrale nous coûte un but alors que jusqu'à présent le jeu était à notre avantage. Au lieu de siffler, le stade encourage les joueurs sur le coup d'envoi et continue de les encourager. Pour la première fois depuis une éternité, les joueurs sortent à la mi-temps sous les applaudissement vu leur investissement sur le terrain (il y a eu bien sûr quelques sifflets mais très isolés).
Le but a fait mal dans les têtes de nos joueurs. On sent qu'en seconde mi-temps l'envie est moins là. Ils retournent dans leurs travers et enchainent les bourdes. Les encouragements ne cessent pas mais on sent que l'intensité n'est pas celle de la première mi-temps. Plus les minutes passent, plus on sent qu'une nouvelle fois on y arrivera pas et qu'on encore perdre le match. Dans le dernier quart d'heure, les premiers sifflets se font distinctement entendre. Les chants sont encore lancés mais avec un entrain beaucoup moindre. Lorsqu'on arrive près de la fin du match, ce sont d'autres chants qui sont lancés dont le "on veut le maintien" qui fonctionne le mieux. Des renforts de stadiers sont placés devant la tribune au cas où, la SIR qui était côté Guignamp se rapproche des bancs de touche. L'ambiance commence à devenir électrique. Un fumi est craqué sur la grille des capos où de plus en plus de personnes prennent place. Un pétard est aussi allumé (

). Alors que l'arbitre siffle la fin du match, quelques personnes présentes sur la grille commencent à descendre mais tout est encore "sous contrôle". Des gars du noyau tentent de canaliser la tension. Malheureusement, ils n'arrivent pas tout gérer et quelques personnes arrivent à se diriger vers le tunnel des joueurs (ils sont copieusement sifflés par le reste du stade) ; ils sont vite stopper par la SIR qui s'interpose et les stadiers qui les rattrapent. Des gars du noyau arrivent à leur faire entendre raison et ces personnes remontent en tribune. Après ce moment de flottement, une annonce est passée à la sono de la tribune : les joueurs font venir ! Dans l'intervalle, le groupe range le matos et répond aux guingampais qui chantent dans un stade devenu vide "le Nationale c'est trop de la balle". Vers 22h15, Bruno Baltazar et le staff ainsi que M'Villa, Traoré, Mendy puis Thomas arrivent. Ils essayent de dialoguer avec les supporters mais le "dialogue" est inaudible car chacun parle individuellement avec les joueurs et au final personne ne sait vraiment ce qu'il s'est dit. De ce que j'ai pu comprendre, les joueurs savent qu'ils sont la clé dans ce bourbier et c'est à eux seuls de trouver la solution car le public, lui a tout donné. Après 15 minutes de discussions, les joueurs rentrent au vestiaire avec des applaudissements mais aussi des sifflets. A noter que personne de la direction n'était présente, il paraît même qu'une de ces personnes avait "peur pour son intégrité physique" (sic).
