A deux semaines du match, le tifo est entièrement terminé. Il reste un dernier souci à régler : les tours du bas de l'animation doivent être montées sur des mâts flexibles de 6m; c'est la première fois qu'on essaye avec cette hauteur. Dans le gymnase, on dresse cette partie du tifo et on s'aperçoit rapidement que le rendu n'est pas à la hauteur : la flexibilité des mâts ne permet pas de tendre correctement et gâche le résultat. On cogite tous pour trouver une solution. Autre problème, en cas de vent le jour du match, la levée des mâts sera d'autant plus compliqué. Il est alors décidé de renforcer le haut des tours par d'autres flexibles et de disposer des ficelles au sommet de celles-ci pour les "redresser". On peut alors replier tranquillement le tifo en plusieurs parties et le stocker dans un lieu sûr.
Le jour du match, c'est près d'une quarantaine de membres qui se retrouvent devant la Borrelli. Problème : la sécu nous prévient qu'on ne peut rentrer qu'à 15! Après quelques coups de fils, la situation s'arrange et nous pouvons tous rentrer. Une équipe se charge des voiles à l'étage pendant qu'une autre s'occupe du bâchage tandis qu'une dernière s'affaire sur la partie basse du tifo. On s'aperçoit que le vent risque de souffler et que la ficelle sera essentielle pour que le tifo soit bien visible. On teste plusieurs dispositions pour que la voile soit bien tendue en bas et on trouve la meilleure. On en profite pour combler les trous qui sont apparus à certains endroits. On renouvelle l'opération sur les deux autres parties. En haut, les trois parties de la voile sont bien centrées et disposées pour scotcher à la rambarde. L'heure tourne mais vu que tout le monde participe, tout va assez vite. Les deux parties de la phase "Caennais depuis mille ans" et "et pour l'éternité" sont disposées de part et d'autre de la rambarde. Juste avant de partir se restaurer, on fait rapidement une réunion pour se répartir les rôles et un rdv est fixé une heure avant le match pour terminer les préparatifs.
Alors que les joueurs n'ont pas encore terminé leur échauffement, une quinzaine de membre arrive sur la pelouse et commence le déploiement des trois parties montées sur mâts. Les spectateurs déjà présents s'aperçoivent que le tifo risque d'être énorme. A un quart d'heure du coup d'envoi, les parties hautes sont déployées sous les applaudissements du public. A l'annonce de la composition des joueurs, le gros du tifo est en place et tous les objectifs sont braqués sur la Borrelli. Quand les joueurs entrent sur le terrain, la partie reste vide se pare de drapeaux qui sont agités en rythme donnant un très beau rendu.
Dans un stade bien rempli (16 555 spectateurs !) malgré la claque prise le lundi précédent, les premiers chants sont à la hauteur de l'enjeu : une victoire pour montrer qu'on est pas encore morts. La tribune répond bien et les deux blocs centraux sont pleins à craquer et joue son rôle de douzième homme. Sur le terrain, les joueurs montrent enfin un visage séduisant. Les occasions s'enchainent et permettent au stade de vibrer comme jamais. L'ambiance ne retombe pas de la première mi-temps malgré le but messin à la 44e.
Dès le retour des vestiaires, et alors que tout le monde n'est pas revenu de la buvette, nos joueurs égalisent, entretenant le suspense. C'est à partir de ce moment que l'ambiance passe un cap. On se dit que les joueurs sont capables de sortir un gros match. Du côté des tribunes, c'est un enchainement quasi continu de chants, sans pauses. Malgré un second but messin, l'ambiance ne retombe pas, on ne se laisse pas abattre. Le reste du stade le comprend bien et reprend de plus en plus les chants de la Borrelli. L'égalisation de Noé Lebreton se déroule dans un gros chaos. Il reste un peu plus d'un quart d'heure de jeux, tout reste possible. Que ce soit la tribune Normandie ou le quart de tribune Caen, les chants de la Borrelli sont largement accompagnés. Sur les coups-francs/corners de fin de match, c'est carrément tout le stade qui chante ; cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Dans les arrêts de jeux, François Duval se permet même de demander au public de se lever et chanter. Les dernières minutes sont étouffantes, on sent qu'il manque un petit rien pour qu'un troisième but soit marqué. Le pénalty non sifflé sur Kyeremeh déclenche une énorme bronca sur l'arbitre. Malgré tous nos efforts, le match se termine sur ce match nul un peu décevant.
Les joueurs viennent saluer le public puis se retrouve devant la Borrelli, M'Vila prend le méga et explique que les joueurs sont toujours focalisés sur le maintien malgré les résultats.