En plus des équipes première masculine et féminine, les moins de 18 ans effectuent un parcours remarquable en coupe Gambardella cette saison. Pas de chance pour eux, tous les tours se passent à l'extérieur et ils ne peuvent bénéficier d'un soutien conséquent (sauf à Lyon-Duchère avec Papa Ours et JJ

). Dès la qualification obtenue dans le Rhône, PA Capton lance l'idée de joueur cette demi-finale à d'Ornano. Les places s'arrachent comme des petits pains même si certains abonnés de Borrelli se sont retrouvés lésé pour ne pas avoir réserver leur place en temps et en heure. Quand bien même, la tribune sera remplie !
Le jour du match, on se retrouve à 13h pour bâcher et préparer la tribune. Les vieux (Oalf et moi) sont les plus rapides à le faire, les jeunes ayant un peu de difficulté à accrocher correctement les différents drapeaux sur le grillage. Il est 13h25 quand on a terminé et on se dirige quasiment tous au niveau du parcage pour accueillir le bus des joueurs. On tombe nez à nez avec eux et la trentaine de présents les applaudit bien chaleureusement. Non loin, il y a la queue devant les guichets pour se procurer les dernières places. On sent que la journée va être historique et qu'il y a un réel engouement pour ce match. L'esplanade se remplie petit à petit, on croise ici et là quelques maillots rennais mais finalement très peu. Les supporters bretons ont fait un bus via les socios et sont une petite cinquantaine dans le parcage. Il n'y aura pas trop d'activités de leur part durant le match sauf 1 ou 2 chants après chaque but.
A 15h, quand les joueurs rentrent sur le terrain, le stade n'est pas encore rempli, les spectateurs continuent d'arriver (la zone derrière moi en tribune Caen était quasiment vide au coup d'envoi avant de se remplir durant les 20 premières minutes). On voit qu'il n'y a pas que des habitués qui sont présents car certains s'installent directement dans les marches et ne veulent pas en bouger (en tribune Caen, cela nécessite l'intervention des stadiers face à un père de famille récalcitrant avec ses enfants). En Borrelli aussi il y a pas mal de touristes notamment sur l'un des côtés du bloc où des gens sont assis

Malgré cette partie moins active, la tribune a belle gueule et enchaîne les chants et les gestuelles. D'autant plus que les jeunots ont la bonne idée de marquer rapidement face à des rennais supérieurs dans le jeu. Grosse folie sur la tête de Norman Bassette et notre gardien Maël Obé se tourne vers la tribune le poing rageur. Quelques minutes plus tard, sur une chevauchée de Bolombu, l'équipe double le score dans une ambiance de folie ; les autres tribunes se mêlent à la fête et reprennent les chants. Le premier but rennais rafraichit un peu l'atmosphère mais n'entame pas la détermination que l'on ressent dans les tribunes et sur le terrain. Peu avant la mi-temps, les bretons reviennent au score et l'ambiance baisse d'un cran.
En deuxième mi-temps, l'indécision est sur le terrain, aucune équipe n'arrive à réellement prendre le dessus. En tribunes, on fait le maximum pour pousser les joueurs toujours dans une superbe ambiance digne des pros. Les rennais marquent un troisième but et on se dit que c'est mal barré. Mais grâce à leurs ressources et leur mental, aidé par les 11 237 spectateurs, nos joueurs poussent encore et Bassette obtient un penalty juste devant le kop. Il s'élance et vient fêter son but devant la tribune en furie, la fusion joueurs/public est totale. A partir de là, et il reste 10 minutes à joueur, c'est tout le stade qui pousse nos joueurs à en mettre un quatrième ! Ils se procurent des occasions mais n'arrivent pas à concrétiser ; les (très longs) arrêts de jeu ne permettent pas de faire la différence. Ce sera donc une série de pénalty.
En attendant les tirs au but, François Duval tente de maintenir l'ambiance en lançant une ola qui fait plusieurs fois le tour du stade. Petite déception lors de la séance : les pénalty sont tirés côté tribune Normandie et pas devant le kop

Dès le deuxième tir, un rennais se loupe et on sent que cela peut passer. Lors du dernier de nos tirs, la tension est palpable tout autour de l'aire de jeu, sur les touches Pickeu, Capton et consorts sont en stress; dans le kop, on retient son souffle. Abdoulaye Niakaté s'élance et trombe facilement le gardien rennais, les joueurs courent comme des dératés vers le poteau de corner, les premiers kopistes ivres de joie enjambent la barrière et courent vers eux. Ils sont rapidement suivis par d'autres spectateurs de la Borrelli et des autres tribunes ; la sécu est vite débordée. Point noir de cette soirée, la blessure de plusieurs spectateurs à l'occasion de cet envahissement. Après le titre et la montée contre Toulouse en 1996, la montée contre Nîmes en 2014, c'est la troisième fois de son histoire que la pelouse de d'Ornano est envahie. Les joueurs font la fête avec les spectateurs dans un délire indescriptible, et le tout dans la bonne humeur. Les stadiers se regroupent au niveau du tunnel et font une ligne pour permettre aux joueurs de monter dans la tribune d'honneur. Toute l'équipe est là et Othman passe son mégaphone à Brahim Traoré qui joue désormais le rôle de capo. Outre un chant bien connu des vestiaires, celui-ci lance un "dans la ville au cent clochers" que tous les joueurs connaissent désormais par cœur, preuve que ce chant est désormais bien intégré au patrimoine immatériel du club ! D'autres chants sont ensuite lancés puis les joueurs saluent une dernière fois le public massé devant le tunnel puis ils rentrent au vestiaire profiter de ce moment historique. Sur la pelouse, tout le monde va de sa petite photo puis les stadiers nous invitent à retourner en tribunes, en sachant que les joueurs n'avaient pas prévu de revenir sur la pelouse. Chacun rentre dans ses pénates en se remémorant un match qui entrera définitivement dans l'histoire du club.
